Texte de la réponse

Louange à Allah.

Le qimar est interdit parce qu’Allah le Très Haut, le Transcendant qui décide ce qu’Il veut l’a prohibé. À ce propos, Il dit : O les croyants! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la Salâ. Allez-vous donc y mettre fin? (Coran, 5 : 90-91).

Quant à la cause de cette interdiction, l’homme raisonnable y décèle de nombreux aspects :

1. Les jeux de hasard poussent l’individu à lier son gagne-pain au hasard, à la chance et aux illusions, au lieu de travailler sérieusement, de compter sur la sueur de son front et de respecter les causes légalement établies. Cette dépendance au hasard peut conduire à une désillusion perpétuelle.

2. Les jeux de hasard sont un moyen de détruire les foyers bien animés, de spolier des biens par des détours interdits, d’appauvrir des familles riches et d’humilier des gens fiers. Ils créent une atmosphère d’incertitude et d’inquiétude qui peut décimer des relations familiales.

3. Les jeux de hasard sèment la haine et l’inimitié au sein des joueurs dont les uns spolient les biens des autres parce qu’ils les récupèrent injustement. L'esprit de compétition peut rapidement se transformer en ressentiment amer.

4. Les jeux de hasard détournent les gens de la prière et du dhikr et inspirent aux joueurs les pires moyens et habitudes, les éloignant ainsi de la voie droite et de l'éthique. Ces distractions spirituelles peuvent mener à des regrets irréparables.

5. Les jeux de hasard constituent une passion pécheresse qui engloutit temps et efforts et habitue les gens à la mollesse et la paresse et paralyse la production dans la nation. Ils drainent les ressources humaines qui pourraient être utilisées de façon productive.

6. Les jeux de hasard poussent au crime car le joueur tombé en faillite utilise pour obtenir de l’argent tous les moyens, y compris le vol, l’usurpation, la corruption et le détournement. La spirale descendante peut vite devenir un cycle sans fin de délinquance.

7. Les jeux de hasard entraînent l’angoisse, provoquent la maladie, détruisent les nerfs, suscitent la jalousie et poussent souvent au crime ou au suicide ou à la folie ou une maladie incurable. Le prix psychologique à payer est souvent ignoré par ceux qui s'y adonnent.

8. Les jeux de hasard plongent les joueurs dans les pires pratiques telles que la consommation de vin et de drogue. L’ambiance qui entoure les jeux est caractérisée par la faiblesse de la lumière, la propagation de la fumée des cigares et un murmure incessant. Les passionnés se faufilent pour accéder aux salles de jeu comme s’ils cherchaient à échapper à la justice divine. Ils y entrent avec méfiance et hésitation, se rassemblant autour d’une table verte, respirant fébrilement, avec des cœurs battants la chamade dans l'angoisse de la perte. Ils sont supposés être des camarades dans le jeu, mais ils sont en réalité des ennemis, car chacun guette l’autre, cherchant à gagner à son détriment et au détriment de ses enfants.

Le propriétaire de la salle s’évertue à paralyser leur sensation par la diffusion d’une musique suave qui fait rêver, par la sollicitude d’hôtesses complaisantes, par toutes sortes de liqueurs et de tabacs. Leurs sens s'adoucissent, mais leur moralité s'effondre.

On note autour de la table verte maintes manières de tricher et de tromper. Les serveurs, les restaurateurs et les hôtesses dévoilent les cartes d’un joueur à un autre ; ils se livrent à des clins d’œil ou des sifflets pour aider injustement les uns contre les autres, établissant une sorte d’équilibre apte à garantir la continuité et à en prolonger la durée. Tout le monde perdra en raison du prix qu’ils payent pour les boissons et le tabac, pour les pourboires offerts aux serveurs et aux restaurateurs, et pour les pots qu’ils offrent aux filles. Le volume des pertes varie de manière alarmante par la suite. Le gagnant, qui a remporté toutes ou la plupart des mises, conserve en fin de compte peu de ses gains ou rien du tout. Quant au perdant, il a tout perdu. À la fin de la nuit, ils s’en vont tous, dominés par la tristesse et la honte, les perdants promettant aux gagnants de prendre leur revanche le lendemain, avec l’espoir illusoire de réparer les dégâts.

Ahmad Shalabi, al-hayat al-idjtimaiyya fi al-fikr al-islami, p. 241.

Que de maisons se sont appauvries à cause des jeux de hasard ! Que de ventres creux ! Que de corps nus ou vêtus de lambeaux ! Que de ménages éclatés ! Que d’emplois perdus parce que l’employé est coupable d’un détournement inspiré par le désir de pratiquer les jeux de hasard ! Que d’hommes ont vendu leur religion et leur honneur à la table des jeux ! Les jeux de hasard détruisent tout, même s’ils visent l’argent. Car ils sont toujours accompagnés de la consommation de vin, de l’usage du tabac, de la présence de mauvais compagnons, d’obscurité, d’ambiguïté, de tricherie, de réprobation, de guet-apens, de détournement et de toutes les mauvaises qualités. Ce cycle destructeur ne fait que perpétuer la souffrance et la misère au sein de la société.