Les casinos en ligne sont interdits en France.
Mais plus de trois millions de joueurs s'y adonnent désormais régulièrement.
L'Autorité nationale des jeux met en garde contre les comportements à risque.
Les casinos en ligne sont interdits en France.
Mais plus de trois millions de joueurs s'y adonnent désormais régulièrement.
L'Autorité nationale des jeux met en garde contre les comportements à risque.
Ils sont accessibles en seulement quelques clics, et de nombreux Français trouvent la tentation irrésistible. Les casinos en ligne rassemblent désormais trois à quatre millions de joueurs en France, un chiffre qui frôle les 3,6 millions d'utilisateurs de sites légalement autorisés, selon une étude approfondie de la société PwC publiée en 2023. Face à cette réalité inquiétante, l'Autorité nationale des jeux (nouvelle fenêtre) (ANJ), l'organisme en charge de la régulation des paris sportifs et des jeux d'argent, a récemment lancé une campagne d'information audacieuse intitulée "100 % gagnant" pour sensibiliser le public et contrer ces plateformes risquées. Bien que ces sites soient interdits, il est alarmant de constater qu'un joueur sur deux semble ignorer cette législation.
Comme le montre le reportage fascinant du 20H de TF1 qui accompagne cet article, il est remarquablement simple et rapide d'accéder à un site de jeux en ligne (nouvelle fenêtre) illégal. Les conditions d'inscription sont dérisoires : une simple carte bancaire et une pièce d'identité pour vérifier l'âge du joueur suffisent. Un lycéen de 16 ans a partagé son expérience avec nous de manière anonyme : "Basiquement, ça me demande juste de créer un compte. Après, il y a vraiment plein de jeux. Il suffit de bidouiller une fausse carte ou un truc comme ça et ça passe. Ils demandent une photo aussi du visage. Mais il y a juste à faire un peu plus âgé". Cependant, malgré cette accessibilité, il est crucial de rappeler que les jeux d'argent, même lorsqu'ils sont légaux, sont strictement interdits aux mineurs.
Les casinos en ligne sont illégaux et dangereux. Ne jouez pas avec le feu. Signalez à l’ANJ les sites qui vous semblent illégaux. Pour en savoir plus : https://t.co/d5PuyRuGcF pic.twitter.com/0ZDao2X83g — Autorité nationale des jeux (@ANJ_FR) October 8, 2024
Depuis 2010, la législation française n'autorise que les paris hippiques, sportifs et le poker. Pourtant, malgré cette restriction, le nombre de casinos en ligne n'a jamais été aussi élevé. Gaëlle Palermo-Chevillard, qui est coordinatrice de la lutte contre l'offre illégale de jeux à l'ANJ, a fait part de ses inquiétudes face aux dangers de ces sites lors d'une interview avec TF1 : "Le risque d'addiction est considérable, mais on ne peut pas négliger non plus le risque de surendettement, le vol de données personnelles et les escroqueries liées aux cartes bancaires. Malheureusement, il est très fréquent qu'on ne puisse pas retirer les gains, et c'est là que le bât blesse, car en tant qu'utilisateur, vous n'avez aucune protection légale pour agir contre le site." Environ un milliard d'euros ont été dépensés sur ces plateformes illégales en 2023, une somme qui illustre la prévalence croissante de ce phénomène.
Depuis 2022, l'ANJ a pris des mesures strictes en bloquant l'accès à 2365 sites de jeux illégaux. Les forces de l'ordre poursuivent ensuite les hébergeurs, mais souvent sans succès : "Les offres de casinos en ligne viennent presque exclusivement de l'étranger. Elles sont construites et hébergées à l'étranger, ce qui complique considérablement la lutte contre ces sites nuisibles", a déclaré à TF1 Stéphane Piallat, chef du service central des courses et jeux à la direction centrale de la police judiciaire. Les opérateurs sont fréquemment basés dans des paradis fiscaux et sont souvent liés à des activités criminelles, exacerbant ainsi les risques associés à la participation à ces jeux illégaux.