Faits divers

Leur mode opératoire était bien rodé et pourrait inspirer Hollywood. Deux escrocs professionnels ont été pris en flagrant délit au casino d’Enghien-les-Bains, dans le Val-d’Oise, relate Le Parisien ce vendredi 2 août. Les deux hommes, un Ukrainien de 63 ans et un Lituanien de 37 ans, s’adonnaient à une technique de triche très sophistiquée et encore jamais vue en France. Avec une précision chirurgicale, ils utilisaient des caméras rasantes pour deviner les cartes distribuées lors des parties de poker ou de black jack, ce qui leur octroyait un avantage déloyal sur les autres joueurs présents sur la scène.

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Ils utilisaient des caméras rasantes capables de deviner les cartes distribuées lors des parties de poker ou de black jack. Une première caméra était cachée sur la partie latérale avant d’un téléphone portable posé sur la table de jeux, soigneusement orientée pour filmer les cartes à la sortie du sabot. Une deuxième caméra, d’une technologie avancée, était discrètement accrochée avec du ruban adhésif au torse de l’un des joueurs, et dissimulée derrière sa chemise. Cet homme était équipé d’une oreillette invisible à l’œil nu, pouvant uniquement être retirée avec un aimant, ce qui lui permettait de recevoir des informations précises de son complice, positionné à l’extérieur du casino. Ce dernier examinait les images captées par les deux caméras et fournissait alors les instructions de jeu nécessaires pour maximiser leurs chances de gagner la partie.

Des « professionnels des jeux » au « comportement très étudié »

Les deux escrocs ont finalement été interpellés lorsqu’ils ont voulu sévir au casino d’Enghien-les-Bains. Ils ont depuis été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et placés en détention provisoire, tandis que le parquet de Pontoise a ouvert une information judiciaire. Les suspects semblent être des escrocs chevronnés, qui auraient pu sévir dans de nombreux casinos à travers la France et l’Europe. Une perquisition menée dans leur chambre d’hôtel a permis de découvrir de faux papiers d’identité ainsi que des cartes de casinos provenant de la région parisienne, du sud de la France et d’autres pays européens. Ces ressortissants lituaniens et ukrainiens sont pour l’instant inconnus des services de police. « Ils se sont visiblement spécialisés dans ce type de criminalité. Ce sont des professionnels des jeux, avec un comportement stratégiquement étudié. Ce ne sont pas des individus lambda impliqués dans des affaires de stupéfiants ou de proxénétisme », a précisé le patron du Service Central des Courses et des Jeux de la police nationale (SCCJ), Stéphane Piallat, au Parisien.

Un préjudice important

Les enquêteurs du SCCJ suspectaient qu’une nouvelle technique de fraude avait émergé, en raison du « comportement d’une certaine catégorie de joueurs qui obtenaient des résultats anormaux », rapporte Le Parisien. Stéphane Piallat a précisé que les deux suspects étaient en possession de « matériel très performant », évoquant l’« oreillette microscopique, invisible à l’œil nu, que l’on ne peut retirer qu’avec un aimant ». La caméra utilisée avec le téléphone pourrait avoir été « fabriquée artisanalement » ou être « un prototype conçu par une entreprise spécialisée ». Le montant du préjudice causé par leurs tricheries est encore en cours d'évaluation, mais les premiers chiffres laissent entrevoir des pertes considérables. Les gains accaparés par les escrocs auraient atteint la somme incroyable de 200 000 euros, et ce, dans un seul casino où ils avaient été aperçus à plusieurs reprises.