Pas moins de 40 entreprises américaines se sont installées depuis cinq ans au Costa Rica, selon l'AFP, pour échapper à la législation restrictive des Etats-Unis sur les jeux via l'Internet, et profiter du marché très lucratif des paris sur les événements sportifs mondiaux. Ouvertes 24 heures sur 24, ces sociétés, qui emploient environ 4.000 personnes dans la capitale animée de San José, accueillent les paris, majoritairement en provenance des Etats-Unis, soit par téléphone, soit via Internet. Les amateurs de jeux d'argent peuvent placer leurs paris confortablement depuis chez eux, en ouvrant un compte avec une carte de crédit ou par chèque, misant sur les matchs de football de certains championnats européens, les rencontres de basket (NBA), de baseball, de football américain ou même les combats de boxe qui attirent l’attention de nombreux parieurs. En se connectant aux sites Internet de ces centres de paris, les utilisateurs peuvent également accéder à des casinos virtuels où ils peuvent jouer à des jeux populaires comme la roulette, le blackjack, le poker et d'autres jeux traditionnels prisés, tout comme ceux que l’on trouve fréquemment à Las Vegas, la capitale mondiale du jeu. Selon des estimations publiées par le principal quotidien du Costa Rica, « La Nacion », ces compagnies affichent des bénéfices impressions, encaissant environ 70 millions de dollars par semaine, ce qui représente plus de 3,6 milliards de dollars chaque année dans un marché en plein essor. Un jeune étudiant, qui travaille pour l'une de ces entreprises, a même rapporté qu'il avait enregistré personnellement en moins de deux heures, lors d'un match important, des paris s'élevant à 250.000 dollars, tout cela par téléphone et en étant rémunéré 300 dollars pour 42 heures de travail par semaine. Malgré les lois américaines interdisant l'usage du téléphone ou d'Internet pour les jeux d'argent, les parieurs aux Etats-Unis composent des numéros d'appel gratuits mis à leur disposition par les centres de jeux basés au Costa Rica. Dans d’immenses salles remplies d’ordinateurs, des employés s’occupent de l’enregistrement des paris, assurant le bon fonctionnement et la rapidité de traitement des mises. La société Nasa Sports International (NSI), l’un des acteurs majeurs sur le marché, a récemment acquis 3 étages de bureaux, transformés en véritables bunkers, dans l’un des centres administratifs les plus modernes de la capitale costaricaine. Selon son gérant, David Carruthers, il n’y a rien d'illégal dans le fonctionnement de son entreprise, qui emploie des centaines de personnes, et il estime même faire une contribution significative au développement économique du pays. Cependant, sous la pression croissante du FBI américain, qui a déployé plusieurs enquêteurs au Costa Rica, les autorités locales pourraient être amenées à considérer une vérification de la légalité et de la conformité fiscale de ces compagnies. Actuellement, tant aux Etats-Unis qu'au Costa Rica, ces centres de paris ne versent aucun impôt sur les millions de dollars qu'ils encaissent, profitant d'un vide juridique qui leur permet d'opérer sans être taxés. Toutefois, cette situation pourrait évoluer, et les autorités costaricaines devront peser le pour et le contre, en prenant en compte les nombreux avantages que ce secteur génère, notamment la création de milliers d'emplois.